Archive for March, 2018
Booker T and The MG’s. Green Onions & Memphis Soul
Sunday, March 18th, 2018Booker T and The MG’s.
Green Onions & Memphis Soul
Par Eric Tessier
Éditions Camion Blanc
Alors que se multiplient les hagiographies consacrées aux sempiternelles figures de la soul (Brown, Redding, Charles), il est agréable de constater que certains auteurs et éditeurs s’aventurent sur des terrains plus hasardeux. C’est ainsi qu’Eric Tessier propose ce qui semble être la première biographie de Booker T & The MG’s.
Après avoir planté le décor de Memphis, ville multiraciale tristement connue pour l’assassinat de Martin Luther King, l’auteur est, bien qu’il s’en défende, obligé de faire l’historique de Stax Records et de toutes ses vicissitudes depuis sa création, de sa domination par Atlantic Records puis de son passage sous la houlette de Paramount & Gulf et Western. Fort d’une érudition pop/rock qui, hélas, laisse libre court à des digressions hors sujet (comme cette étude de la BO du film « Ces Messieurs Trop Tranquilles ») et d’une documentation essentiellement basée sur les travaux de Bob Bowman (Soulville USA et le livret qui accompagne le triple CD Time is Tight) et de Robert Gordon (Respect Yourself), Eric Tessier décortique méthodiquement chaque album dont Uptight, enregistré à Paris et qui fut pour Booker & The MG’s l’occasion de se produire au Bibelot (prestation diffusée sur La Deuxième Chaîne Couleur qui deviendra par la suite Antenne 2 dans la soirée Surprise Partie du 31/12/68).
Le concert de la tournée Stax à l’Olympia est largement romancé au point d’en oublier l’anecdote majeure – et que seuls les témoins d’alors connaissent – qui est qu’à la surprise générale le public découvrit avec stupeur que Steve Cropper était… Blanc ! Puisqu’il n’y avait pas de photos sur les pochettes des albums à l’époque. Certains épisodes sont également fictionnés comme l’assassinat d’Al Jackson et il assez surprenant de constater qu’aucun des acteurs de l’aventure Stax – que ce soit Wayne Jackson, Steve Cropper, Ben Cauley, Joe Arnold, Andrew Love, John Gary Williams et même Booker T lui-même – n’aient été rencontrés, alors que certains viennent ou venaient en Europe.
Enfin, et malgré ces réserves, cette somme de 400 pages sans aucune illustration se lirait agréablement comme une saga ancrée dans la dure réalité de son époque avec son corollaire de tension raciale si elle n’était pas parsemée d’un humour potache avec comme exemples les deux extraits suivants : « un amateur de pastiche n’est pas un alcoolique auvergnat » et « Donald Duck Dunn n’était pas en studio, peut-être était-il en train de garder Riri, Fifi et Loulou ? ».
Pour conclure, laissons à l’auteur la responsabilité de son propos lorsqu’il évoque le « Melting Pot » américain : « Gardons à l’esprit nos propres fumisteries comme ces “Liberté, Égalité, Fraternité” qui ornent les frontons de nos édifices publics et auxquels ne croient que ceux qui n’en bénéficieront jamais »…
Jean-Claude Morlot
Porretta Soul Festival 2018
Saturday, March 10th, 2018Porretta Soul Festival, 31th Year 19 -22 July 2018
Thursday 19 July
We’re Dancing Tonight
JBees Band, Tribute to Soul Train (R&B, soul, dance/pop, funk, jazz, disco ‘70/’80)
Mitch Woods & His Rocket 88’s – Jump N’ Boogie
Friday 20 July
Anthony Paule Soul Orchestra feat. Sax Gordon and Larry Batiste
Booker Brown, , Missy Andersen, John Ellison (from Soul Brothers Six), Terrie Odabi, Wee Willie Walker,
Chris Cain & Luca Giordano Band
Saturday 21 July
Don Bryant feat. The Bo-Keys,
Anthony Paule Soul Orchestra feat. Sax Gordon and Larry Batiste
Swamp Dogg, Spencer Wiggins, Percy Wiggins, Ernie Johnson
Lacee, Fabrizio Poggi & Mitch Woods
Sunday 22 July
Anthony Paule Soul Orchestra feat. Sax Gordon and Larry Batiste
Ernie Johnson, Missy Andersen, John Ellison (from Soul Brothers Six), Booker Brown, Terrie Odabi
Swamp Dogg, Spencer Wiggins, Percy Wiggins, Wee Willie Walker,
Lacee.
Mitch Woods with The Anthony Paule Soul Orchestra
Pick Of The Week
Tuesday, March 6th, 2018Bootsy Collins’ New CD
Friday, March 2nd, 2018 Pour les lecteurs pressés, on ira droit au but, ce nouvel album de Bootsy Collins est certainement ce qu’il a fait de mieux depuis…. C’est simple, il faudrait être sourd, insensible à la « black music » , ou_ plus grave !_de mauvaise foi pour affirmer le contraire.
Ici, inspiration et fraîcheur sont au rendez-vous pour ce Come Back Bootsy bien senti (ce n’est pas un hasard si un des quinze titres s’intitule ainsi). Admiratif, on savoure toutes ces plages qui défilent, toutes plus festives les unes que les autres. En fait, une fusion très habile. Comme un mélange de Soul, R ’n'B, hip hop et rock psychédélique qui s’invite dans le P-Funk forcément tenace.
Et pour cause. Notre bassiste étoilé a bâti sa réputation avec Funkadelic et Parliament, dans les 70’s. Cela dit, avec World Wide Funk tout délire d’une époque désormais révolue est d’office exclu. Et c’est très bien ainsi. Certes, on danse. Mais, on garde la tête froide. Une consigne qui s’applique aussi aux invités ; aussi célèbres soient ils. Des noms ? Stanley Clarke, le regretté Bernie Worrell, Music Soulchild ou encore les vétérans du rap pour le coup très « old school » genre Chuck D. (Public Enemy) et Big Daddy Kane. Sans oublier les jeunes chanteuses-rappeuses, pas forcément connues, mais très efficaces. Un regret cependant ; Bootsy ne veut plus faire de scène ! Ce qui rend ce nouveau CD encore plus attachant. Un disque très drôle, très coloré en accord avec la pochette et son livret.
DJ Père NS
Archive Soul Corner, Photo Gilles Valentiny (RIP)